Aider les paysans africains à réduire la dépendance alimentaire du continent
Semences certifiées, engrais : la Banque africaine de développement débloque plus d’un milliard de dollars pour aider 20 millions de petits producteurs africains. Objectif : établir un plan de production alimentaire d’urgence.
Pour aider l’Afrique à atténuer les effets de la hausse des prix alimentaires due à la guerre en Ukraine, le changement climatique et la pandémie de Covid-19, la Banque africaine de développement (Bad) a donné son feu vert à 24 programmes accélérés.
Une initiative à 1,5 milliard de dollars
La première série d’approbations s’inscrit dans le cadre de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de la banque. Lancée en mai 2022, cette initiative est dotée de 1,5 milliard de dollars. Objectif : renforcer la sécurité alimentaire, la nutrition et la résilience en Afrique.
La Facilité procure des semences certifiées et des engrais à 20 millions de petits exploitants africains. En outre, elle soutient les réformes politiques destinées à encourager l’investissement dans le secteur agricole en Afrique. Ce qui devrait permettre aux agriculteurs africains de produire 38 millions de tonnes de nourriture supplémentaires au cours des deux prochaines années, pour un montant estimé à 12 milliards de dollars.
Mi-juillet, la Bad a approuvé un total de 1,13 milliard de dollars en financements mixtes pour les programmes que la Facilité d’urgence déploie dans 24 pays : huit en Afrique de l’Ouest, cinq en Afrique de l’Est, six en Afrique australe, quatre en Afrique centrale et un en Afrique du Nord (voir encadré zoom).
Un déficit d’au moins 30 millions de tonnes
« Ces programmes vont permettre de se procurer les semences adaptées au climat dont nous avons tant besoin, d’accéder à des engrais abordables et d’engager des réformes politiques pour permettre au secteur agricole de fournir des solutions immédiates, à moyen et à long terme, aux défis auxquels les pays membres régionaux sont confrontés », explique Beth Dunford, vice-présidente agriculture et développement humain et social de la Banque.
Dans ce programme, la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence se concentre sur les cultures de base qu’importent de nombreux pays du continent, en grande partie de Russie et d’Ukraine. Or, pour l’Afrique, la guerre entre ces deux pays entraîne un déficit d’au moins 30 millions de tonnes (Mt) de denrées alimentaires. Cela devrait donc permettre de produire 38 Mt de denrées alimentaires, soit plus que la quantité importée cumulée de Russie et d’Ukraine. Les agriculteurs africains produiront alors quelque 11 Mt de blé, 18 Mt de maïs, 6 Mt de riz et 2,5 Mt de soja.
Le programme s’appuie sur l’initiative Technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique (TAAT). Lancée en 2019 par la Bad, cette TAAT a, pour l’heure, fourni des variétés de semences de blé tolérantes à la chaleur à 1,8 million d’agriculteurs répartis dans sept pays du continent. Ce qui s’est notamment traduit par une hausse de 2,7 millions de tonnes de la production de blé, équivalent à 840 millions de dollars.
Les 24 premiers pays bénéficiaires
Voici la liste des pays bénéficiaires du premier lot d’approbations du plan de production alimentaire d’urgence :
• Afrique de l’Ouest : Côte d’Ivoire, Gambie, Liberia, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo.
• Afrique de l’Est : Burundi, Kenya, Tanzanie, Somalie, Soudan du Sud.
• Afrique australe : Eswatini, Madagascar, Malawi, Mozambique, Zambie, Zimbabwe.
• Afrique centrale : Cameroun, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Tchad.
• Afrique du Nord : Égypte
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