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Agence française de développement

75 ans de bons et loyaux services ?

Publié le 09/03/2017 - 11:26
Siège de l'AFD à Paris. Photo : A.Hervé

Comment va l’Agence française de développement (AFD) qui vient de fêter ses 75 ans ? La vieille dame se porte bien, merci pour elle. Elle brasse beaucoup d’argent, ses salariés et dirigeants vivent confortablement, ses bureaux parisiens affichent un doux standing… Ça va bien.
Comment vont les « patients » qu’elle est censée soutenir à travers le monde ? Là, désolé, mais leur état de santé est souvent beaucoup moins bon. Oh, rassurez-vous, les autres « soigneurs », encore appelés fonds d’investissement – Banque mondiale, FMI, PNUD… – ne font guère mieux.
Le malade africain relève parfois la tête. Mais, en règle générale, il reste plutôt au fond de son lit. Quand il en a un : la misère sévit toujours cruellement sur le continent. Au-delà des rapports d’experts, il n’y a qu’à se promener dans les campagnes – comme nous le faisons souvent à Afrique Agriculture – pour s’en rendre compte.
Alors, quid du développement agricole africain ? Quid de cette croissance « à un, voire deux chiffres », dont se gargarisent régulièrement les débatteurs ? Si elle existe, force est de constater que tout le monde n’en profite pas de la même façon. Loin s’en faut. Les infrastructures demeurent pitoyables : routes cabossées, chemins de fer vétustes ou inexistants, réseaux électriques insuffisants… Sans parler des choses plus pointues, dans le secteur agricole : financement des fermes absent ou inadapté, droit foncier de travers, organisation des filières chaotique, mécanisation au point mort, systèmes de froid embryonnaires, corruption…
Il n’y aurait donc pas d’espoir pour le patient agricole africain ? Si. Beaucoup même. Le potentiel du continent est énorme ! La moitié des terres arables non cultivées de la planète se trouverait même en Afrique. La démographie est favorable ; les jeunes sont sérieux, travailleurs et de mieux en mieux formés…
Reste les traitements, parfois douteux, des « soigneurs ». Avant de financer de grands projets un peu flous ou des indications géographiques de provenance très tape-à-l’œil, les grands bailleurs de fonds devraient se concentrer sur les organes plus vitaux du patient : le financement et l’aide au développement des petits et moyens agriculteurs. Ceux-ci ont énormément de mal à percevoir emprunts ou subventions alors qu’ils constituent l’essentiel du paysage agricole africain.
Cela dit, bon anniversaire quand même, madame AFD.
 

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