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Yémen et Corne de l’Afrique

Les criquets pèlerins accentuent l’insécurité alimentaire

Publié le 18/12/2020 - 17:22
Attaque de criquets pèlerins à Ololokwe, au nord-est du Kenya. Photo : Sven Torfinn/FAO

La recrudescence du criquet pèlerin met en péril la sécurité alimentaire de milliers de personnes dans la Corne de l’Afrique et au Yémen. Des moyens de lutte sont mis en place, notamment par la FAO. Mais cela semble encore insuffisant.

La FAO affirme qu’une nouvelle génération d’essaims de criquets pèlerins met en péril les moyens de subsistance agricoles et la sécurité alimentaire de millions de personnes dans la Corne de l’Afrique et au Yémen. Cela, même si 1,3 million d’hectares de terres infestées ont été traités dans dix pays depuis le mois de janvier.

Ces opérations de traitement ont permis « d’éviter la perte de 2,7 millions de tonnes de céréales, d’une valeur de près de 800 millions d’USD », explique-t-on à la FAO. L’organisation précise que les récoltes épargnées représentent « de quoi nourrir 18 millions de personnes chaque année ».

Les conditions météorologiques et les pluies saisonnières ont permis au ravageur de se reproduire de façon importante dans l’Est de l’Éthiopie et en Somalie ces dernières semaines. La situation a été aggravée par le cyclone Gati, qui a provoqué des inondations. De nouveaux essaims menacent d’envahir le Nord du Kenya. Le ravageur commence à se multiplier des deux côtés de la mer Rouge, faisant peser un risque sur l’Érythrée, l’Arabie saoudite, le Soudan et le Yémen.

Kits d’agriculture et avions équipés

« Nous avons beaucoup progressé, mais la bataille contre ce ravageur n’est pas encore terminée », explique Qu Dongyu, directeur général de la FAO. Celle-ci fournit des recommandations techniques, du matériel et des équipements pour lutter contre le criquet. Près de 200 millions d’USD ont été investis pour financer les mesures de lutte. Plus de 1 500 personnes ont été formées aux opérations de prospection au sol. 110 véhicules et 20 avions ont été équipés de pulvérisateurs terrestres.

En Éthiopie, au Kenya, en Somalie, au Soudan et au Yémen, plus de 35 millions de personnes vivent en situation d’insécurité alimentaire grave. La FAO estime même que ce chiffre pourrait augmenter de 3,5 millions si rien n’est fait pour enrayer les attaques du ravageur.

Parallèlement aux opérations de lutte, l’organisation onusienne fournit des kits d’agriculture aux cultivateurs les plus touchés. Elle dispense aussi des soins vétérinaires, fournit des aliments pour le bétail et verse des aides aux familles qui ont perdu leurs récoltes. 200 000 ménages auraient déjà bénéficié de ces aides.

Une vingtaine de grands donateurs

Des fonds ont déjà été versés par l’Allemagne, l’Arabie saoudite, la Belgique, le Canada, la Chine, le Danemark, les Émirats arabes unis, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France, l’Italie, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse, la Banque africaine de développement, la Fondation Bill et Melinda Gates, la Fondation Louis Dreyfus, la Fondation MasterCard, le Fonds central pour les interventions d’urgence du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires, le Fonds fiduciaire africain de solidarité et le Groupe de la Banque mondiale.

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