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Salon Macfrut de Rimini

L’Afrique à l’honneur en Italie

Publié le 13/05/2019 - 17:52
Lors de la conférence « Italie-Afrique: un partenariat renouvelé pour le développement horticole et agro-industriel ».

Une dizaine de pays africains ont exposé leurs produits ; plus de cinquante rendez-vous B to B ont eu lieu entre producteurs, exportateurs et importateurs… : le continent a brillé par sa présence au Salon Macfrut des fruits et légumes, à Rimini en Italie, du 8 au 10 mai.

 

 

« Italie-Afrique : un partenariat renouvelé pour le développement horticole et agro-industriel. » Tel était le thème de la réunion qui s’est tenue à Macfrut, au Salon de Rimini, le 9 mai. Elle a réuni des ministres et des représentants du monde agricole africain ainsi que des institutions italiennes s’occupant de la coopération et du développement du continent.

La vice-ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Emanuela Del Re, a ouvert la réunion en rappelant les efforts déployés par l'Italie pour mettre en œuvre les compétences locales par le biais de la formation, de la technologie, de l’introduction de critères de sécurité alimentaire et du transfert de modèles d’interconnexion des filières agricoles. Selon elle, le partenariat Italie-Afrique peut contribuer à faire face à la croissance démographique du continent (4,7 milliards d'habitants prévus d'ici la fin du siècle).

En Afrique, d’immenses étendues de terres arables ne sont pas encore exploitées. Guère plus de 30% des terres sont utilisées. Il faut aussi renforcer les infrastructures, mettre en œuvre de nouvelles technologies et développer de nouvelles compétences. Cela pour que l’Afrique satisfasse ses besoins alimentaires, puis devienne un fournisseur de denrées agricoles à d'autres marchés. L'Italie étant, selon la vice-ministre, « le partenaire idéal dans cette voie ».

Conscient de cela, Thsibangu Kalala, le ministre de l'Agriculture de la République Démocratique du Congo (RDC), explique, lui, que l'agriculture est « devenue la priorité » dans son pays. « Nous avons réalisé qu'en investissant dans le secteur minier, les résultats n'étaient pas conformes aux attentes et la pauvreté est toujours très présente, a-t-il expliqué à Rimini. Nous devons développer l'agriculture. » Pour cela, « l'idée est de soutenir le système de crédit en faveur des petits et moyens entrepreneurs en investissant dans le secteur agricole, les ressources de l'exploitation minière, en créant un fonds national ad hoc et en introduisant des outils sur le modèle de la PAC européenne. »

De son côté, Sani Redi Ahmed, vice-ministre de l'Agriculture éthiopien, explique que, dans son pays, « l'agriculture joue un rôle primordial et contribue pour 35% au PIB national ». Mais, poursuit-il, « le potentiel de développement est encore énorme. Notre objectif est d'accroître la productivité en termes de qualité en nous concentrant sur les nouvelles technologies ». L’objectif est réalisable, selon lui, « en recherchant des partenariats avec des pays avant-gardistes tels que l’Italie, en se concentrant (…) afin d’améliorer la productivité, le commerce et la sécurité alimentaire, tout en réduisant le chômage des jeunes et des femmes et, ce faisant, la pauvreté. » Sani évoque « un plan de croissance ambitieux », qui inclut la création de parcs agro-industriels. « Avec ses 74 millions d'hectares de terres arables, l'Éthiopie dispose d'un potentiel de croissance énorme. Nous devons être en mesure de mener une politique efficace : le but est de faire de l’Éthiopie une pierre angulaire de l’industrialisation d’ici 2025 », poursuit Teka Gebreyesus Entehabu, vice-ministre de l’Industrie et du Commerce du pays.

En Somalie, l'agriculture représente 70% du PIB national et 90% des exportations. Les producteurs sont de plus en plus enclins à investir dans les nouvelles technologies. « Nous sommes conscients des défis liés au changement climatique auxquels nous devrons faire face dans un proche avenir », explique Ismail Dirie Gamadid, ministre de l'Agriculture.

Pour le Mozambique, les opportunités sont nombreuses : seulement 15% des 36 millions de terres arables sont utilisées, la biodiversité est potentiellement très élevée en raison de la conformation du pays. Sa position est stratégique en termes de routes commerciales et confirmée par la présence du port de Nacala, le troisième de l’Afrique de l’Est en termes de hauteur d’eau. Ce qui fait dire à Victor Domingos Canhemba Jr, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, que cette « série de particularités » fait du Mozambique « un pays très intéressant pour d'éventuels partenariats ».

L'Angola tente d'investir dans l'agriculture après que la crise pétrolière a mis à rude épreuve son économie. António Sozinho, directeur général du ministère de l'Agriculture explique : « Notre politique est aujourd'hui animée par la volonté de diversification afin de ne pas dépendre d'un seul secteur. Dès 2013, le ministère des Finances avait annoncé des primes d'investissement dans l'agriculture. Malheureusement, des problèmes liés à l'économie mondiale du pétrole brut et des problèmes de politique intérieure ont ralenti leur mise en œuvre ». Mais, selon lui, l’Angola est « prêt à recommencer à essayer d'attirer de nouveaux investisseurs capables de tirer le meilleur parti de notre potentiel. Le pays reprend lentement les exportations des principaux produits tels que la mangue, la banane et l’ananas, mais il reste encore beaucoup à faire. Il suffit de penser que seulement 5 des 35 millions d’hectares de terres arables sont cultivés ». Sozinho conclut en disant qu’en Angola,  les priorités « sont les investissements dans des productions locales et durables ainsi que dans les technologies et les nouveaux systèmes d’irrigation. »

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