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Biomasse et carbone

La contribution d'un olivier centenaire à la recherche sur le climat et le sol

Publié le 27/02/2023 - 10:03
La contribution d'un olivier centenaire à la recherche sur le climat et le sol

Le 14 janvier 2023, des scientifiques et des chercheurs de l'Institut africain de la nutrition des plantes (APNI) et de l'Institut tunisien de l'olivier (OIT) se sont réunis à la station expérimentale de l'OIT de Taous, dans la province de Sfax (Tunisie), pour quantifier l'accumulation de biomasse et la séquestration du carbone par un arbre d'olivier centenaire en Afrique du Nord.

 

Durant une semaine, il a été question de mesurer la biomasse souterraine et aérienne d'un seul olivier mature de 100 ans.

Durant une semaine, il a été question de mesurer la biomasse souterraine et aérienne d'un seul olivier mature de 100 ans. La procédure a permis de recueillir systématiquement les racines, les branches, les feuilles, le tronc et les éléments du collet, qui seront tous mesurés et analysés pour le partage de la biomasse et la détermination des stocks de carbone et d’éléments nutritifs.

Cette recherche est menée dans le cadre des initiatives phares de l'APNI "African Tree Crop Systems (ATCS)" et "Resilient Agriculture for African Dryland (Rafad)".

Ce projet a vu le jour à la mi-2022 lors de discussions entre l'APNI et l'OIT sur l’identification des priorités de recherche pour la nutrition des oliviers en Afrique du Nord. Au cours de ces discussions, l'OIT a mentionné qu'une nouvelle collecte de matériel génétique nécessitait l'enlèvement de trois arbres. Le gouvernement de Sfax ayant donné son accord pour l'enlèvement des arbres, les travaux ont pu commencer.

« Lors de l'établissement de nos priorités, il a été convenu qu'une meilleure compréhension de la production de biomasse souterraine dans les peuplements d'oliviers de la région était nécessaire pour comprendre les liens entre la santé du sol et la séquestration du carbone dans les oliviers. Lorsque l'OIT a évoqué son projet d'extraire trois arbres centenaires d'une zone de la station nécessitant un renouvellement du peuplement, l'APNI a suggéré d'utiliser cette rare opportunité pour collecter des informations scientifiques pendant l'extraction, impossibles à générer autrement, tout en honorant la longue vie de ces arbres par une évaluation approfondie et une publication ultérieure des résultats permettant de faire progresser la science de l’arboriculture », a expliqué le Dr Kokou Adambounou Amouzou, coordinateur du projet ATCS chez l’APNI.

Prolonger la viabilité et la durabilité des oliviers

Les chercheurs de l'APNI impliqués dans l'évaluation de la biomasse des arbres sont le Dr Kokou Amouzou, le Dr Hakim Boulal et le Dr Scott Murrell, de son côté, l’OIT comptait dans son équipe de chercheurs le Dr Ajmi Larbi, le Dr Khaled Ouertani, le Dr Amine Khouni et M. Rabii Lanwer, un étudiant en pré-doctorat.

Des scientifiques et des chercheurs se sont réunis pour quantifier l'accumulation de biomasse et la séquestration du carbone par un arbre d'olivier centenaire en Afrique du Nord.

« La détermination du rôle d'atténuation du changement climatique de ces arbres centenaires cultivés dans un environnement aride avec moins de 200 mm de précipitations, soit par la séquestration du carbone et son stockage dans des structures arborescentes permanentes, soit par la prévention de l'érosion des sols et de la désertification, est très importante pour sensibiliser les parties prenantes à l'importance du maintien de ces plantations et pour proposer des stratégies qui peuvent prolonger leur viabilité et leur durabilité », atteste le Dr Ajmi Larbi, chef du laboratoire de production intégrée d'oliviers à l'OIT.

Des exemples de références clés

« La réalisation de ce travail a nécessité le déploiement d'équipements spécifiques et beaucoup de personnel... nous espérons que les résultats de ce projet produiront des exemples de références clés pour la recherche future sur l'olivier en Afrique du Nord et, au-delà, grâce à l'exploration du potentiel de la culture pour la séquestration du carbone », atteste le Dr Hakim Boulal, chef de Rafad.

Alors que cette recherche collaborative se poursuit, des travaux futurs sont prévus pour compléter les connaissances générées sur ces arbres matures avec des données provenant d'arbres plus jeunes, afin de mieux comprendre l’évolution de la croissance et du développement de l'olivier au fil du temps. L'étude prévoit également d'utiliser ces données dans son évaluation future de l'influence de stratégies améliorées de gestion des éléments nutritifs sur l'accumulation et la distribution de la biomasse, l'allocation du carbone et la productivité dans les systèmes de production d'oliviers dans la région de l'Afrique du Nord.

Pour en savoir plus sur l'initiative ATCS, consultez notre site : https://apni.net/projects/ATCS

 

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