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Nature et agriculture, mariage obligatoire

Publié le 19/08/2020 - 15:56
La production propre, avec un minimum de pesticides, comme ici à Ntfingula au Swaziland, est un impératif de l’agriculture de demain. Photo : FAO/Rodger Bosch

La crise du coronavirus engendrera-t-elle une prise de conscience des véritables valeurs à défendre dans notre société ? On peut l’espérer. Parmi ces valeurs, la santé est, bien sûr, primordiale. Mais, en tant que fournisseur de matières premières, l’agriculture est, elle aussi, très concernée.

Alors, faut-il convertir toutes nos fermes à l’agriculture biologique ? Non. Faut-il réduire l’emploi des produits chimiques de synthèses (herbicides, insecticides, régulateurs de croissance…) dans nos exploitations ? Sans doute. Du moins, faut-il les utiliser avec précautions. C’est l’affaire des paysans, des fabricants, des laboratoires… Mais c’est aussi la responsabilité des autorités sanitaires. Elles délivrent les autorisations de mises sur le marché des produits phytosanitaires. Et, à ce titre, sont censées contrôler leur innocuité sur la santé.

L’Afrique agricole a cette chance, qu’en dehors des grosses exploitations intensives, elle utilise peu de produits chimiques de synthèse. L’essentiel de la production vivrière du continent est quasi biologique par nature. Les petits exploitants n’ont souvent pas les moyens d’utiliser ces produits. Et s’ils les ont, ces intrants sont régulièrement absents de leurs rayons d’action.

Cela dit, d’autres biais sont possibles pour accroître la production agricole du continent. En premier lieu, une plus grande utilisation des terres : près de la moitié des terres arables non exploitées de la planète se trouvent en Afrique. La mécanisation doit aussi être intensifiée, de même que le financement du secteur agricole. La puissance publique doit également jouer son rôle en encourageant davantage les agriculteurs, et notamment les jeunes. Trop peu de pays accordent à l’agriculture les 10 % de budget stipulés dans les accords de Maputo. Les infrastructures (routes, électricité…), mais aussi la formation ou le conseil agricole sont d’autres facteurs de développement.

Tout cela est plus facile à écrire qu’à réaliser. Mais une chose est sûre : l’Afrique a un formidable rôle à jouer dans l’avènement d’une agriculture mondiale prospère et respectueuse de l’homme et de la nature. Espérons que la crise sanitaire aidera à mieux prendre conscience de cela.

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