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L’Afrique en produit beaucoup

1er octobre, Journée mondiale du café et du cacao

Publié le 01/10/2020 - 15:58
La Côte d’Ivoire est, de loin, le premier producteur mondial de cacao. Ici, un planteur dans la région de M’Brimbo, entre Abidjan et Yamoussoukro. Photo : Antoine Hervé

La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao. L’Éthiopie est un poids lourd du café. Reste que les petits planteurs – la majorité – de ces deux spéculations ont souvent du mal à vivre. Une solution pour eux : le commerce dit « équitable ». Explications.

Le 1er octobre marque la Journée internationale du café et du cacao, dont l’Afrique est un gros producteur. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao. Avec le Ghana voisin, les deux pays d’Afrique de l’Ouest fournissent près de 60% de la production mondiale de fèves.

Afin de mieux vivre de ces cultures, les producteurs de café et de cacao africains et autres peuvent faire le choix du commerce équitable. Moyennant un cahier des charges de productions strict, ils bénéficient de prix plus rémunérateurs, à travers leurs coopératives. L’association Max Havelaar a été pionnière en la matière.

L’association se donne un prix d’achat minimum pour apposer son label. Ce mécanisme protecteur a intéressé, pour l’heure, environ un million de producteurs. 745000 tonnes de café et 536000 tonnes de cacao, soit près de 10% de la production mondiale, sont ainsi certifiées équitables chaque année.

« Dans le cas du café, le prix de l’arabica à la Bourse de New York tourne autour de 1 dollar la livre quand on estime les coûts de production à au moins 1,2 dollar, explique Blaise Desbordes, directeur de Max Havelaar France. Les spéculateurs gagnent actuellement beaucoup sur une denrée qui ne paye pas ceux qui la produisent. » 

Reste que toute la production dite « équitable » mondiale ne trouve pas preneur. Les consommateurs ont acheté 207000 tonnes de café équitable l’an dernier, soit environ 28% de la production, selon Fairtrade International ; et 261000 tonnes de cacao, soit la moitié de la production certifiée. Le reste est vendu à prix conventionnels. « Le marché a beau être dynamique avec 450 nouvelles références équitables en France en un an, il reste des quantités importantes de cacao et de café équitables disponibles si les entreprises veulent s’engager », confirme Blaise Desbordes.

Les producteurs font partie des principales victimes de l’absence de régulation de la mondialisation, en particulier dans les pays en développement. C’est pourquoi plus des deux tiers des 820 millions de personnes en insécurité alimentaire sont des ruraux ou des petits paysans. Cette situation s’aggrave avec la Covid-19. Différentes sources évoquent 120 millions de personnes en plus qui auront du mal à se nourrir. Or, les petites exploitations familiales produisent 80% de l’alimentation mondiale.

« Déjà forcées de vendre leurs productions à des tarifs dérisoires qui ne couvrent même pas leurs coûts de production en commerce conventionnel, des milliers de petites exploitations sont aujourd’hui menacées de disparition pure et simple, alerte Valeria Rodriguez, responsable du plaidoyer chez Max Havelaar France. Alors que les mesures visant à contrer la reprise épidémique se renforcent de nouveau un peu partout sur la planète, nous appelons à la généralisation des mécanismes de commerce équitable pour renforcer la résilience des filières agricoles. »

Selon l’Organisation internationale du travail, le revenu des travailleurs aurait baissé de 10,7% dans le monde ces derniers mois, soit l’équivalent de 495 millions d’emplois. Ce qui conforte Max Havelaar dans son expérience du prix minimum pour atteindre « un revenu décent dans les filières agricoles ».

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